Rhingrave

Yiiihi! Je le savais! Comment que j'suis trop baleze avec moi-même des fois. Fichtre! En fin de compte j'me connais pas si mal que ça, où je sais qui je ne suis pas. Cette année a retiré pas mal de flous dirons-nous à contre-choeur, la couche dermique et ses protagonistes nichés à l'intérieur. Toujours là pour me faire rire ou me remonter le moral dans les moments délicats, et me foutre un coup de hache lorsque le bonheur est de trop longue durée.
Bref, c'est fait. En regard du style S.Burroughs je conserve un vieil opinion : Bernard Werber est bel bien de la soupe pour collégiens, c'est pas mauvais mais son succés n'est pas mérité. "Le festin nu", n'est pas à mettre entre toutes les mains. J'y retrouve mes 2 auteurs favoris, K.Dick et Henry Chinaski.
Ce type vient de péter mes blocages, ma libido vient de se prendre une exponentielle carrée et j'me retrouve m'imaginer de nouveaux fantasmes qui, s'ils restent heureusement dans la "légalité", sont comme je m'y attendais, toujours peu catholiques...Navré, j'ai résisté, j'ai essayé de me conformer, mais y'a trop d'évènements qui font que je ne crois plus à ce chemin...

Ce malaise du bien et du mal parle à tout le monde, ça intervient dans pas mal de choix. On sait aussi tous que rien n'est ni tout blanc ni tout noir. Pourtant je trouve que les nombreux paramètres qui jonchent notre progression sont de très lourds obstacles à notre définition personnelle de ce que sont les limites du gris. Ce chef d'oeuvre vient de me foutre en accord avec moi-même, et il suffirait d'avoir une once de ma bienveillante conscience pour se tapper une dépression en vue des appétences associées. Splendide coda. Mouais, ce soir je m'aime, pour tout ce que j'ai fait et ce que je ferai, je m'aime parceque ça fait des lustres que je n'ai croisé personne d'autre à qui accorder assez d'importance. Mouais ce soir j'suis un gros con; et j'aurais bien envie d'une belle bouche péruvienne. M'en fou du sexe, j'veux juste de la chaire péruvienne, comme survient, à l'approche de l'été, une envie d'exotisme...

Extraits d'un passage soft, pas le plus réprésentatif du livre mais à la saveur exquises :

Une grande flamme rouge de honte crue éclaboussa le bleu pastel de l'horizon, où de colossales mesas ferrugineuses défonçaient le ciel...
- Ne crains point...
A travers ton corps résonne le cri du Dieu, décharge rouillée par trois mille ans d'attente...
Une grêle de crânes cristallins s'abattent sur la serre, les vitres volent en éclats sous la lune d'hiver...
A Saint-Louis, une mégère yankee quitte une garden-party, lâchant derrière elle un relent de poison dans l'air humide...
[...]
- Ecoutez celle-là...C'est un môme de Los Angeles qui vient d'avoir ses quinze ans. Son père décide qu'il a l'âge de trancher les gonzesses. Le môme est en train de lire les mickeys sur la pelouse quand son vieux arrive et lui dit : " Fiston, voilà vingt tickets, on va te chercher une bonne pute pour que tu te payes ta première tranche de cul." Ils prennent la bagnole, le père arrête devant un claque à la mode et il dit :
- Allez, fiston, à toi de jouer. Sonne à la porte et quand la gonzesse t'ouvrira donne-lui les vingt sacs et explique-lui que tu veux une tranche de cul.
"-C'est dans la poche, papa, dit le môme.
"Il revient quinze-vingt minutes après et son vieux lui demande :
- Et alors, fiston, tu l'as tranchée?
- Je veux, dit le môme, et voilà comme : la pute s'amène à la porte, je lui dis que je veux une tranche de cul et j'y refile les biftons. On monte dans sa piaule et elle tombe les fringues. Aussi sec je sors mon surin à cran d'arrêt et je me découpe un bon biftèque de cul comme demandé. Du coup elle pousse une goualante à la sauvage, l'a fallu que je me déchausse pour lui faire taire sa gueule à coups de pompe. Après quoi je l'ai tringlée en prime.
[...]


Poésie, humour, approche lucide bien qu'embrumée, évasion, philosophique...que demander de mieux à un roman?

Edit: J'ai lu ce bouquin dans le train. Et ma concupiscence s'est décuplée lorsque ce passage se trouva précédé de :
" (Il est vraiment très charmant ce garçon...)"
"(...oh, oui vraiment!) Merci encore jeune homme!"

"Oui, merci à vous, c'est très gentil de votre part"
"-Merci."
- Je vous en prie, n'importe qui aurait fait la même chose.
Quel soulagement de se savoir si peu parfait!!^^



Publié par ringrave

Dimanche 20 juin 2010 à 23:54

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